Utopia pour la 6ème édition de lille3000
Culture
Après une année de travaux puis plusieurs mois de fermeture dus à la pandémie, la Maison natale de Charles de Gaulle a enfin rouvert ses portes au public le 19 mai dernier.
C’est une toute nouvelle maison que le visiteur peut désormais découvrir. La campagne de travaux de grande ampleur a en effet permis non seulement de conforter la structure de l’habitation, mais aussi de la rénover en restituant le décor de l’époque et en réhabilitant certaines pièces. D’un montant de 3 millions d’euros, le chantier a été en grande partie porté par le Département du Nord, gestionnaire de la Maison natale.
Sans cordage pour entraver sa circulation, le visiteur peut déambuler où bon lui semble et s’imaginer en 1890, année de la naissance de Charles de Gaulle.
Sur la table basse installée près de la cheminée du grand salon, les tasses de thé donnent l’impression d’être encore chaudes, tandis qu’à côté, les dominos éparpillés laissent deviner qu’une partie vient de se terminer. On n’a aucune peine à imaginer le jeune Charles apparaître tout à coup dans la salle à manger pour s’assoir à la table qui semble prête à accueillir des convives.
Autre nouveauté : en plus de se projeter dans la peau d’une famille bourgeoise du XIXe siècle, le visiteur peut désormais se représenter le travail de la domesticité et imaginer la femme de chambre vaquer à ses occupations. En effet, trois pièces, jusqu’alors utilisées en tant qu’espaces de médiation ou de stockage, ont pu être réhabilitées grâce aux travaux de rénovation. Il s’agit de la lingerie, de la cuisine et de l’office attenante. Elles permettent de rendre compte le plus fidèlement possible de la vie quotidienne à la fin du XIXe siècle, rythmée par le travail discret mais essentiel des domestiques.
Les travaux de rénovation ont eu pour objectif de reconstituer le plus fidèlement possible la maison telle que le général l’a connue, jusqu’au fameux berceau, un des clous de la visite.
Pour cela, il a fallu « désosser » la bâtisse, la mettre à nu, ce qui a permis de découvrir d’anciennes cloisons et la fenêtre du petit salon, masquées jusque-là. Les couches successives de peinture ont été grattées afin de « faire parler les murs » en dévoilant les peintures d’origine. Des morceaux du papier peint d’époque ont aussi pu être retrouvés et reproduits à l’identique.
De petites « fenêtres archéologiques », laissées apparentes dans plusieurs pièces, permettent aux visiteurs d’observer les transformations qu’a connues cette demeure au fil des générations.
Grâce à une photo de famille datant du début du XXe siècle, le jardin d’hiver, une des pièces maîtresses de la demeure, a pu retrouver son apparence d’antan. Sa marquise et sa verrière ornée de vitraux au jaune d’argent ont été refaits à l’identique. L’intérieur ainsi que le reste de la maison a été meublé au goût de l’époque par un antiquaire lillois, Johan Hennart, qui a déniché des objets aux quatre coins de la France à distance, Covid-19 oblige.
Une fois les travaux terminés, on saisit mieux l’ampleur de la véritable métamorphose qu’a connue la maison natale. La nouvelle décoration, intimiste et immersive, n’a rien à voir avec les anciens décors, plus sévères et impersonnels. Jusqu’alors, les pièces étaient en effet uniformisées sous une austère peinture grise, censée refléter la sobriété de cette famille de la bourgeoisie catholique du Nord.
Une myriade d’artisans et d’ouvriers du Nord est intervenue sur ce fabuleux chantier. Du renforcement de la structure, à la réhabilitation des éléments oubliés jusque-là, en passant par la restitution de la décoration et des revêtements muraux, leur travail patient et minutieux a permis de faire renaître la maison.
En particulier, les décors peints de l’habitation ont été réalisés par deux artistes marcquois, Christophe et Étienne Ourdouillie, à l’aide d’une technique qu’ils maîtrisent à la perfection : l’art du faux marbre et du faux bois. Ils ont notamment reconstitué en trompe-l’œil le décor de marbre jaune de Sienne et blanc de Carrare de la cage d’escalier.
Du 22 novembre 2020 au 30 juin 2022
Cette exposition temporaire s’appuie sur les découvertes de la rénovation pour retracer les 250 ans d’histoire(s) de cette maison qui a vu naître le futur général. Le 9 rue Princesse conserve en effet les traces des générations qui s’y sont succédé jusqu’à nos jours.
Édifiée dans la première moitié du XVIIIe siècle, cette demeure connaît plusieurs phases de construction, d’agrandissement et d’unification. Rachetée en 1872 par le grand-père de Charles de Gaulle qui y installe sa fabrique de tulle, elle est conservée par la famille jusqu’en 1947. Elle est ensuite rachetée avant de devenir le musée que l’on connaît.
En plus de conter l’histoire de ses habitants, les travaux de rénovation ont aussi permis de retracer celle de la région. Cette maison recèle en effet les vestiges d’un Nord industrieux, comme les poteries et éléments émaillés, déchets d’une usine voisine retrouvés sous le parquet du petit salon et qui servaient de remblais à l’époque.
Infos pratiques
Compte tenu de la taille des pièces et afin de préserver les décors et mobiliers, le nombre de visiteurs par créneaux horaires est limité. Il est donc vivement conseillé de réserver !
Horaires : lun & mer-dim : 10h – 18h
Fermé le 1er janvier, le 1er mai, le 25 décembre et le week-end de braderie de Lille
Plein tarif : 6 euros audioguide compris
Tarif réduit : 4 euros
Gratuité : pour les moins de 26 ans,
Pour tous, de 17h à 18h chaque jour en « Happy Hour »,
Pour tous, les 1er dimanches du mois
9 rue Princesse, Lille
03 59 73 00 30
maisondegaulle@lenord.fr
Visite virtuelle : https://maisondegaulle.fr/visitevirtuelle-de-la-maison-natalecharles-de-gaulle
Bons plans Et adresses à Lille Et sa région depuis 1973
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