Ce soir, j’oublie tout

« Ecoute, faut qu’on parle… ». 

C’est par ces mots que j’ai compris que ma copine me quittait. Comme ça, après deux ans de vie commune. C’est dans ce genre de moments que tu sais d’avance que ta soirée va être catastrophique.

20h. Vautré sur mon canapé devant TPMP avec une pizza tiède, je me sens vraiment au fond du trou.

20h05. Mon bon vieux pote Raphaël m’appelle – tu sais, ce pote qui est toujours chaud pour sortir faire la fête. Quitte à passer une mauvaise soirée, autant être deux.

20h06. Allez, c’est décidé, ce soir, j’oublie tout.

20h45. Direction Le Quai des Bananes. Il parait qu’on y trouve un choix sans fin de cocktails alléchants et délicieux. C’est parti pour en voir de toutes les couleurs dans cette ambiance tropicale. En plus, avec la Carte Chti, c’est un hara kiri détonnant offert pour un cocktail acheté !    « Détonant » disaient-ils, c’est le moins qu’on puisse dire. Je brûle de l’intérieur.

22h00. Toujours au Quai des Bananes, je croise par hasard mon pote Nicolas, qui décide de nous ramener au Solférino.

22h15. Déjà dans un état critique mais mettant un point d’honneur à fêter notre célibat à tous, Nicolas paie sa tournée de Cercueils.

22h45. Mon pote Raphaël fait de même.

23H20. Comme le dit l’adage, jamais deux sans trois. Je surenchéris.

00h03. Je ne marche plus très droit. Même plus droit du tout. J’accoste Jacinthe, adossée au bar, la cinquantaine bien passée.

00h20. Un pastis pour la route. La route sera longue je sens.

00h45. Je sors, la route est sinueuse pour atteindre le Smile Club (ou le Snook pour les fins connaisseurs). Arrivé sur la piste je me lance, je sue, j’y expérimente la danse rotative entre une dizaine d’individus en sudation. Franchement, ça ressemble plus à une expérience d’auto-tamponneuses qu’à autre chose.

01h15. Le problème c’est que je me crois insubmersible. Une fille m’accoste et me demande de la suivre à la Pirogue pour finir la soirée. J’y vais. Je m’enquille un téquila paf. “Paf”, comme la saut que ma tête a fait, direction le cosmos. Ce verre s’avèrera être mon dernier, enfin je crois.

12h20. Je me réveille chez Raph. Mon portefeuille est vide, mon portable est absent et ma tête est lourde. Il m’en apprend un peu plus sur le reste de ma nuit mais ce n’est pas digne d’être dit dans cet article.

Après tout, à vouloir tout oublier on finit par s’oublier soi-même…